BIOGRAPHIE :
Né à Paris, en 1988, Sabyl Ghoussoub grandit au sein d’une famille libanaise attachée à ses origines. Avec un frère musicien et un père professeur de langue arabe, Sabyl (qui signifie en libanais le chemin et la source) baigne très tôt dans la culture du Liban et expérimente les sentiments complexes d’un enfant issu de la diaspora libanaise. Ne voulant pas faire des longues études, il commence très tôt à travailler. Il organise des concerts, notamment pour les artistes libanais émergents de l’époque, comme Zeid et Yasmine Hamdan. Photographe et chroniqueur dans la presse libanaise et française, Il travaille avec plusieurs médias (Konbini Arts, Blind Magazine, Libération, L'Orient-Le Jour, L'oeil de la Photographie, Historia, L'Officiel Levant, Remue, Mashallah News, Agenda Culture…). Entre 2011 et 2015, il est directeur du festival du film libanais de Beyrouth. En 2019, il est commissaire de l'exposition à succès "C'est Beyrouth", à l'Institut des Cultures d'Islam de Paris.
Son premier roman Le nez juif est paru à L'Antilope en 2018.
On y découvre le parcours d’Aleph, un arabe au nez juif selon sa mère qui cherche son identité entre la France et le Liban. Au fil des pages nous le voyons mûrir, s'accepter et penser autrement le fossé qui sépare les libanais des israéliens. En 2020, il écrit Beyrouth entre parenthèses. Au travers de l’histoire de Sabyl, l’auteur explique la difficulté de s’affranchir de l’héritage familial pour construire son propre récit personnel. Il remporte le Goncourt des lycéens avec son roman, Beyrouth sur seine paru en 2022. Avec ce roman, Sabyl Ghoussoub transmet l’amour pour le pays de ses ancêtres en interviewant ses parents sur les conditions de leur exil, leur vie au quotidien à Paris mais aussi sur l’histoire moderne du Liban. Il réussit l’exploit de nous conter une histoire sombre avec légèreté et humour.
2022 - Beyrouth-sur-Seine (Prix Goncourt des lycéens 2022)
Lorsque le narrateur décide de questionner ses parents sur leur pays d’origine, le Liban, il ne sait pas très bien ce qu’il cherche. La vie de ses parents ? De son père, poète-journaliste tombé amoureux des yeux de sa femme des années auparavant ? Ou bien de la vie de son pays, ravagé par des années de guerre civile ?
Alors qu’en 1975 ses parents décident de vivre à Paris pendant deux ans, le Liban sombre dans un conflit sans fin. Comment vivre au milieu de tout cet inconnu parisien quand tous nos proches connaissent la guerre, les attentats et les voitures piégées ? Déambuler dans la capitale, préparer son doctorat, voler des livres chez Gibert Jeune semble dérisoire et pourtant ils resteront ici, écrivant frénétiquement des lettres aux frères restées là-bas, accrochés au téléphone pour avoir quelques nouvelles. Très vite pourtant la guerre pénètre le tissu parisien : des bombes sont posées, des attentats sont commis, des mots comme « Palestine », « organisation armée », « phalangistes » sont prononcés dans les JT français.
Les années passent, le conflit politique continue éternellement de s’engrener, le Liban et sa capitale deviennent pour le narrateur un ailleurs dans le quotidien, un point de ralliement rêvé familial. Alors il faut garder le lien coûte que coûte notamment à travers ces immenses groupes de discussion sur WhatsApp. Le Liban, c’est la famille désormais.
2020 - Beyrouth entre parenthèse
Il est interdit à un citoyen libanais de se rendre en Israël. Le narrateur, un jeune photographe franco-libanais, décide d'enfreindre la loi de son pays. Arrivé à l'aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv, il subit un interrogatoire de plusieurs heures.
2020 - Le Liban n'a pas d'âge
Pour marquer la date du centenaire du Grand Liban en septembre 2020, nous publions un ouvrage qui rassemble une centaine de photographies d’une trentaine d’artistes libanais contemporains Chacun de ces artistes a choisi trois images de « son » Liban, accompagnées d’un court texte : images du siècle écoulé ou à venir, des cèdres millénaires aux camps de réfugiés, des ruines aux couchers de soleil, des folles nuits de Beyrouth aux portraits de famille, de l’exil au retour, de la contestation à l’affrontement… Chacun de ces photographes pose ici un regard sur son pays des années de la reconstruction (à partir de 1990) à aujourd’hui. Ce livre réunit des photographes de renommée internationale tels Patrick Baz, Roger Moukarzel, Aline Manoukian, Joana Hadjithomas et Khalil Joreige et ceux de la jeune génération telles Myriam Boulos, Cha Gonzales ou Rania Matar. Le livre sera accompagné également par les textes de deux auteurs. L’un du jeune écrivain, Sabyl Ghoussoub (auteur du roman Le Nez juif)?: l’autre de Hoda Barakat composé d’extraits choisis de ses textes marquant les grandes dates du Liban, de 1920 à 1975, et enrichi d’images d’archives qui traverseront le siècle passé. Un livre exceptionnel, tant par son contenu que par ses acteurs, à destination de tous publics, toutes générations, toutes sensibilités.
2018 - Le nez juif
"Elle m'a expliqué pourquoi sa dernière relation avec un New-Yorkais n'avait pas duré.
– Le problème, c'est qu'il était juif. Pourtant, je le trouvais séduisant. Il faisait du skateboard et j'adore les mecs qui font du skate ! Mais juif, c'est pas possible. Et toi, ton ex ?
Et moi ? Moi, qu'est-ce que j'allais lui répondre à Layal ? Que justement ma dernière copine à Paris était juive ?
– Une Brésilienne, on est restés quatre mois ensemble, puis elle en a eu marre de moi.
– Ah bon, pourquoi ?
– Elle me trouvait trop compliqué.
– Pourtant, t'as l'air facile comme garçon."
Depuis tout petit, la mère d'Aleph lui répète : « T'es moche, j'espère que tu te referas le nez quand tu grandiras. Et en plus tu ressembles à un Juif. » Mais Aleph sort en boîte, séduit les filles, se fait des amis. Il s'engage, il voyage. Beaucoup au Liban. Il tombe amoureux, se retrouve dans le cinéma et rien ne se passe jamais comme prévu. Entre Paris et Beyrouth, Palestine et Israël, Hezbollah et Mossad, Aleph doit faire des choix. Arabe sous une peau de Juif, il est en quête permanente d'identité.